"Sécurité", une contribution de Christiane Brochier

A Martine, notre Première Secrétaire Nationale, à tous mes camarades,

                  Une fois de plus notre Président et son gouvernement ( il fallait s'y attendre ), nous poussent par la provocation, la diversion et la malhonnêteté  intellectuelle vers l'impasse et le défi sécuritaires traditionnels, peu  soucieux de l'impact stressant et délétère de cette stratégie sur la population.

 Et l'opinion publique aura beau le traiter de v..., de f..., de L..., nous aurons beau pousser des cris d'orfraie et parler de dérive anti-républicaine, le discours de la gauche, tout au moins de la gauche socialiste, demeure, hélas inaudible et peu crédible !

                   Certes, lorsque Benoît Hamon, notre porte-parole, déclare que nous n'aurons pas peur d'affronter la droite sur ce terrain sécuritaire, il a parfaitement raison. C'est une évidence qui ne date pas d'hier et nous n'avons aucune honte ou complexe à avoir face aux moulinets, rodomontades et autres gesticulations et roulements d'épaule de notre président et de certains  élus de droite qui sont aux manettes depuis des années. Ceci étant dit, et sauf erreur de ma part, ce n'est pas ce que la population attend de nous !

                    Car il ne s'agit  là que de débats, de joutes verbales, de combats de coqs dans l'arène médiatique et politique  de ce cirque sécuritaire qui n'est, et pour cause, pas près de disparaître, compte tenu que le gouvernement souffle en permanence sur les braises......

                     Cette politique spectacle, bien rodée, est faite pour rassurer, conforter et déculpabiliser le bon peuple, c'est à dire les honnêtes et braves gens, ceux qui composent  la très grande majorité des français de souche ou d'origine étrangère, bien calés dans leur fauteuil devant la TV, ceux qui ne souffrent pas beaucoup de chômage, d'insécurité, pas plus morale, géographique, que physique ou matérielle.

                       Mais quid de cette population minoritaire de souche ou d'origine étrangère, à la fois victime, bouc émissaire et créatrice d'insécurité sociale, morale matérielle ?  Qu'avons- nous à lui offrir ?

                       Le hic, si j'en crois la presse, c'est que nous n'avons aucune nouvelle proposition concrète en dehors de revenir sur ce qui a été fait par ce gouvernement en place, mis à part ce qui aura fonctionné !

                      C'est dire à quel point l'élu, en général, est nu et bien nu !

    Et pire encore, c'est dire à quel point  nos  propositions, nos projets si élaborés et pertinents

soient -ils, ne sont   aux yeux des électeurs  que des promesses électorales aléatoires tant qu'elles n'auront pas été votées, appliquées et confrontées à la réalité !

                       En attendant, ils  servent de grains à moudre au moulin de la droite, droite qui n'a jamais été complexée, quoi qu'en dise  notre Président et lui moins que tout autre !.

Droite  au pouvoir qui nous attaquera d'autant plus qu'elle  a fait la preuve de son impuissance et de son incapacité et cherche un bouc émissaire qui fasse diversion et lui permette de rebondir .

                        Plus nous l'attaquerons directement, comme nous le faisons depuis le début, sur ce sujet et sur tous les autres, en personnalisant  nos attaques sur l'homme Sarkozy,  plus nous désacralisons et rabaissons la fonction présidentielle à son niveau.

                        Plus nous dénoncerons,  (à juste titre et il faut le faire ), les faits, mesures, les lois iniques ou non, que pond le gouvernement, mais en adoptant, presque toujours, une stratégie d'opposition  mélangeant et  ramenant tout aux propos, aux comportements,  à la personnalité fort controversée de notre Président ou de membres de son gouvernement, moins nous serons entendus et compris par la population, y compris celle minoritaire qui  a perdu espoir, souffre vraiment, souvent en silence …...

                        Dans cet infâme tohu-bohu, nous apparaissons, nous socialistes, comme parlant pour ne rien dire ou parlant parce que nous n'avons rien à dire ou parce que nous ne voulons rien dire. Je ne sais ce qui est le pire !

                         Nous ne prêchons qu'à des convertis ou à des inconditionnels, à ceux qui n'ont rien à perdre ou à ceux qui vont à la soupe ou aiment courir au devant de la victoire. Les autres, les indécis, les déçus, les indifférents, les sincères, les réfléchis, les malheureux, les désespérés ( qui vont bientôt former le plus grand parti de France !) ... etc ceux là, pour diverses raisons, ne nous  écoutent pas, ne nous entendent pas et  ne nous font pas vraiment confiance.

                          Voilà quels sont   depuis des mois  les commentaires désabusés que j'entends des citoyens dans la rue, les réunions et tous les contacts que je peux avoir  avec eux, pour une raison ou une autre.

                           Une suggestion pour tenter de changer et régénérer cet état d'esprit : que les maires lancent dans les locaux municipaux une enquête publique, (bien pensée, cadrée, organisée et  suffisamment longue ) pour permettre  aux citoyens de venir  exposer, par écrit leurs avis sur les mesures pertinentes et efficaces qu'ils souhaiteraient que les politiques prennent pour leur sécurité.

                            Plutôt que payer une fortune des sondages bidon à des organismes privés, plus ou moins orientés, assujettis, voire corrompus par le pouvoir et la finance, pourquoi la puissance publique ( notamment les maires qui sont le plus sur le terrain) ne  demanderait -elle pas à ses administrés  ( qui sont juges et parties !)  dont elle a la charge, leurs avis et leurs suggestions ?

                             On fait des enquêtes publiques obligatoires pour bien moins important que cet enjeu, alors à quand une grande enquête municipale  pour le «mieux vivre ensemble dans la paix et la sécurité», enquête publique dont notre Première Secrétaire Nationale pourrait lancer le point de départ dans sa propre ville ?

                             N'est-ce pas plus important que d'organiser des primaires  ouvertes, qui elles, sont considérées par une bonne partie de la population, même de gauche, même quand elle les approuve, comme n'étant pas autre chose  qu'une machine de guerre et de conquête  du pouvoir au bénéfice de quelques socialistes qui le sont déjà  alors qu'une enquête publique concernerait tout le monde, hommes ou femmes, jeunes et vieux, riches et pauvres quelles que soient leur nationalité, leur origine et leurs convictions.

                               J'y vois aussi une occasion unique d'instaurer  avec la population un contact concret, direct et franc (contrecarrant un peu l'emprise des médias et de la communication virtuelle souvent biaisée, étroite, partiale et partielle d'internet !)

                               J'y vois une fin en soi : celle de tendre la main  à la population et peut-être de ramener un peu  de confiance entre  les élus et les quelques administrés  ( porte-parole des autres ?)qui auront fait  l'effort de venir s'exprimer.

                               J'y vois   un moyen d'inviter la population à plus de réflexion collective, de participation et  de rassemblement citoyens actifs dans un débat « penser global et agir local», pour améliorer sa propre sécurité, ce que les élus n'arriveront jamais  à faire sans sa collaboration, sa bonne volonté, son courage solidaire et même ses critiques constructives.

                                J'envoie cet appel à quelques maires socialistes avec l'espoir qu'il en sorte une idée lumineuse et salutaire, même si elle n'a rien de commun avec ma propre  suggestion. Les idées n'appartiennent à personne, les militants se lèvent et se remplacent en toute Fraternité, pour les porter et les transmettre….. par delà le Temps et l'Espace.

                                                                              Amitiés Socialistes,

                                                                              Christiane Brochier

Christiane Brochier est Secrétaire de la section PS de Saint Zacharie,
Son e.mail : christiane.brochier@yahoo.fr